2. SOYONS RÉALISTES

L’état préoccupant de notre monde en décomposition met en évidence le manque flagrant de réalisme avec lequel nous vivons l’existence.

Actuellement, la plupart des individus ne vivent pas mais survivent. Pour la majorité, qui fonctionne dans le carcan abrutissant du métro-boulot-dodo, l’existence se limite à la recherche de toujours plus d’avantages, de facilités et de confort ; pour d’autres, elle se résume à la recherche de moyens pour se nourrir, se loger… et s’offrir des objets et des gadgets à la mode pour se donner une consistance.

Dans notre époque anarchique, aucun mobile profond, aucun idéal n’unit l’humanité. On parle beaucoup d’amour, de liberté, de démocratie et de droits, mais en réalité chacun ne cherche qu’à satisfaire ses désirs et à nourrir ses intérêts personnels. Nous vivons dans un monde où finalement personne ne semble savoir pourquoi il est né et quel est le sens de sa présence sur terre.

Le monde est ce que l’Homme en fait. Et si nous voulons construire un monde nouveau, nous devons impérativement nous libérer de la mentalité avec laquelle nous approchons l’existence. Nous devons faire taire nos égoïsmes et en finir avec les arrivismes et les rapports de force qui divisent le peuple et détruisent l’harmonie sociale.

La situation actuelle du monde appelle un changement total et radical d’état de conscience et de mentalité ; il exige une révolution, qui ne sera ni violente ni sanglante, une révolution de la pensée.

NOUS DEVONS PENSER AUTREMENT POUR AGIR AUTREMENT.

Pour commencer, prenons conscience que, dès notre naissance, nous sommes enregistrés, classifiés et formatés pour devenir de « bons citoyens » capables de servir — le plus docilement possible — le système social et culturel dans lequel nous sommes nés. Jamais on ne nous fait prendre conscience qu’avant d’être citoyen, agriculteur, artisan, écolier ou savant, nous sommes des êtres humains, manifestations de la Vie sur la planète Terre.

C’est la Vie qui, à travers la nature, nous a engendrés et qui, dès la naissance, nous impose ses conditions et ses lois. Personne ne choisit ses parents, l’époque, le lieu et le bain culturel dans lesquels il voit le jour, ni d’ailleurs sa personnalité ou l’heure de sa mort. Exister n’est pas une question de choix. Exister nous est imposé comme un devoir.

Comme tout ce qui existe, nous appartenons à la Vie et non pas à l’État ou à qui que ce soit. Avant tout et par nature, nous sommes des enfants de la Vie, nés sur la planète Terre qui fait partie d’un univers et d’un ensemble cosmique dont nous subissons en permanence — consciemment ou non — les influences.

Comme tout ce que la Vie engendre, l’Homme a son utilité, une fonction à remplir dans le contexte de la réalité universelle et cosmique dans lequel il évolue.

POUR VIVRE DE FAÇON RÉALISTE, NOUS DEVONS CONNAITRE LE SENS DE L’EXISTENCE, CONNAITRE NOTRE SENS D’ÊTRE ET NOTRE FONCTION SUR TERRE.

Chacun de nous n’a qu’une seule existence à vivre et le devoir d’accomplir son destin avant de mourir.

Il n’est jamais trop tard pour commencer à réfléchir…

« LE SENS DE L’EXISTENCE »

VIVRE LIBRE, Montréal, 27 septembre 2015.

Télécharger cet article au format PDF