par Lloyd Pye
LA VENUE DES HUMAINS
Comme toutes les plantes et tous les animaux, sauvages ou domestiques, les humains sont sensés être les produits de perfectionnements légers et progressifs sur un nombre incalculable de générations engendrées par des ancêtres infiniment plus primitifs. Tel était le credo de la plupart des scientifiques dans les années 1980, lorsqu’un groupe de généticiens décidèrent de cibler avec plus de précision l’époque à laquelle les humains et les chimpanzés se séparèrent du tronc commun supposé.
Utilisant des os fossilisés, les paléontologues situèrent cette époque entre huit à cinq millions d’années. Les généticiens pensaient que cette large fourchette pouvait être réduite en faisant un relevé des mutations dans l’ADN mitochondrique humain, des petits morceaux d’ADN flottant à l’extérieur des noyaux de nos cellules. Ils se mirent au travail, collectionnant des échantillons provenant du monde entier.
Lorsque les résultats apparurent, les généticiens n’en crurent pas leurs yeux. Ils leur fallut refaire leurs essais encore et encore pour se les voir confirmés. Même alors, ils hésitèrent à les annoncer. Tout le monde savait qu’il y aurait une tempête de controverse, particulièrement chez les paléontologues ; ceux-ci allaient recevoir l’équivalent intellectuel d’un oeil au beurre noir, d’un nez en sang avec la tête enfoncée dans la toilette pour la bonne mesure ! La nouvelle allait les embarrasser publiquement à un degré inconnu depuis l’affaire du canular de Piltdown. Lire la suite…